Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Pour Mort ne pouvant m’arrêter -
Aimable il s’arrêta pour moi -
Dans la Calèche rien que Nous deux -
Et l’Immortalité.
Lent voyage - Lui était sans hâte
Et j’avais renoncé
A mon labeur, à mes loisirs aussi,
Pour Sa Civilité -
Nous passâmes l’École, où des Enfants luttaient
Dans le Cercle - à la Récréation -
Nous passâmes les Champs d’Épis aux Aguets -
Nous passâmes le Soleil Couchant -
Ou plutôt - Il Nous passa -
La Rosée perlait en gouttes Glacées -
De simple Voile, ma Robe -
De Tulle - mon Collet -
Nous fîmes halte devant une Maison
Pareille à une Saillie du Sol -
Le Toit était à peine visible -
La Corniche - Ensevelie -
Il y a de cela - des Siècles - et pourtant
Ils semblent plus brefs que ce Jour
Où je m’ avisai que la Tête des Chevaux
Pointant vers l’Éternité -
Son regard, à force d’user les barreaux
s’est tant épuisé qu’il ne retient plus rien.
Il lui semble que le monde est fait
De milliers de barreaux et au-delà rien.
La démarche feutrée aux pas souples et forts,
elle tourne en rond dans un cercle étroit,
c’est comme une danse de forces autour d’un centre
où se tient engourdie une volonté puissante.
Parfois se lève le rideau des pupilles
sans bruit. Une image y pénètre,
parcourt le silence tendu des membres
et arrivant au coeur, s’évanouit.
Traduction de Roland Gaspar et Jacques Legrand
Un soir que j'étais sorti ... (extrait)
Les années courront comme des lapins
Car entre mes bras je serre
La fleur de tous les Âges
Et le premier amour du monde.
Mais tous les clochers de la ville
Se mirent à carillonner :
Prends garde que le Temps te trompe,
Tu ne peux conquérir le Temps.
Dans les terriers du cauchemar
Où la justice est toute nue,
Le Temps, guettant du fond de l’ombre,
Tousse quand tu veux embrasser.
Dans les soucis et les migraines
Vaguement s’écoule la vie,
Le Temps fera comme il lui chante,
Demain, ou bien aujourd’hui.
Dans les ténèbres qui m’enserrent, |
Ma traduction du poème d'Emily Dickinson : "Because I could not stop for Death"
RépondreSupprimerNe pouvant m’arrêter devant la mort
Elle eut la gentillesse de me prendre
Il n’y avait que nous dans la calèche
Et l’immortalité
Nous roulions lentement, elle n’était pas pressée
Tandis que j’avais abandonné
Mon travail et mes loisirs
Pour sa courtoisie
Nous passâmes devant l’école où les enfants
Se bagarraient dans la cour de récréation
Traversant les champs d’épis aux aguets
Nous vîmes le soleil couchant
Ou plutôt, c’est lui qui nous vit
La rosée nous faisait frissonner : nous avions froid
Les fils de la Vierge pour seul robe
Mon tulle pour étole
Nous fîmes une halte devant une maison
Pareille à un renflement du sol
Le toit était à peine visible
La corniche n’était plus qu’ un monticule
Voilà des siècles que j’ai vécu cette scène et pourtant
Elle me semble plus courte que le jour
Où je pressentis pour la première fois
Que la tête des chevaux
Se dirigeait vers l’éternité